Jeremy Tyron Nolan

SETH GABEL

Lorsque j'ai vu le jour, je devais avoir un prénom, alors après de longues minutes on a décidé que ça allait être : Jeremy T. Nolan. J'endure ce nom depuis trente-et-un ans ans, on m'a dit que c'était le 30.06.1981 à Springfield, Virginia que j'avais vu la première fois le jour. On m'a toujours dit que je devrais un jour gagner de l'argent, c'est pour ça qu'en ce moment je suis Capitaine dans la 20ème compagnie de Fort Belvoir. Et vu que dans la vie on ne peut jamais être seul... Je suis marié et si on me demandait si cela me convient je dirais : C'est plus complexe qu'il n'y paraît.. Je vis actuellement sur la base. D'ailleurs j'y réside depuis treize ans. Puis pour parfaire la perfection que je suis, j'ai un caractère en or : patriote, impulsif, loyal, impatient, plaisantin, borné. Et je peux vous garantir que je suis ARMY.

je ne suis pas un robot

LILITH W.

L'histoire a commencé il y a vingt deux ans, les soixante ans sont encore loin... En tout cas je vis actuellement en France. Puis vu que j'ai un méga ordinateur de la mort qui tue tout, je vais me connecter : trois fois ou plus par semaine. Vu que j'aime le forum et que j'ai craqué en le voyant sur PRD, j'ai donc décidé de m'inscrire avec Seth Gabel.

je tiens à vous le dire

MES PETITES RÉPONSES.

◆ Si je te dis militaire, tu me réponds quoi ?

Moi. C'est ce que je suis, ce à quoi j'aspire. Être militaire, pour moi, n'est pas un métier, mais tout ce qui me compose. Défendre mon pays, protéger les gens que j'aime des menaces extérieures, assurer la défense et la fierté de notre beau pays. C'est ce que je vois, quand je vois un militaire. Et j'aime cette cohésion, cet esprit de groupe, cette solidarité profonde qu'il y a entre les membres d'une même unité. C'est dans la galère qu'on reconnaît la vraie valeur d'un être humain et si j'ai vu les pires horreurs, les pires exactions, j'ai aussi vu le meilleur de l'humain. Dans le chaos des affrontements, j'ai vu des héros ordinaires, des civils au courage digne des meilleurs soldats. J'ai vu tant de choses... Pardon, je m'emballe un peu, mais que voulez-vous. Je suis un soldat et je le resterais toujours, alors je ne peux que parler de mon métier avec amour et passion.

◆ Des manies, des tics, en as-tu ?

Un truc stupide que je fais toujours lorsque je suis à la maison, est de passer devant sa chambre et de la regarder dormir. Mon conditionnement militaire fait que je me lève aux aurores pour aller courir et à cette heure matinale, elle a encore les yeux clos et la tête pleins de rêves. J'aime la voir ainsi. Paisible, sans tous les tracas de quotidien. Quand je suis loin de la maison, que je suis sur le terrain, c'est notre photo de famille que je regarde en premier au réveil, cadeau qu'elle m'a fait lors de mon premier départ après notre mariage - cadeau nécessaire à notre couverture -. Voilà, c'est le truc le plus stupide que je fais et qu'on pourrait assimiler à une manie. Comme celle de faire le tour des chambres des enfants avant d'aller me coucher et au réveil, pour m'assurer que tout va bien. Un vrai papa poule dit-on dans le quartier.
Sinon, comme tout le monde sans doute, j'ai mes petites habitudes, mais petits tics. Je me frotte la nuque lorsque je suis stressé, par exemple. Je ne suis jamais de la meilleure humeur tant que je n'ai pas été faire mon jogging et si j'arrive à me montrer positif lorsque je ne peux vraiment pas y aller, je n'ai en revanche aucune patience dès lors - ce qui craint lorsque l'on connaît un peu mon seuil de patience d'origine -. Lorsque je n'y prête pas attention, que je suis plongé dans les réflexions ou mes rêveries, je fais tourner mon alliance. Il paraît aussi que je regarde mes pieds quand je danse, je pense plutôt que je fais attention à ne pas écraser ceux de ma partenaire. Quand je suis avec des enfants, je suis incapable de garder une allure digne et je me mets à faire le pitre avec eux. Un vrai trublion. Je ris souvent aussi, ou fait preuve de sarcasme et abuse des blagues. Souvent pour cacher ma nervosité lors des situations gênantes ou emplies de tensions. Lors d'une séance de torture durant mon entraînement, j'ai même réussi à déstabiliser mon geôlier tant que répondais avec ironie. Mais je n'ai aucun mérite. J'étais épuisé, affamé et je parlais sans réfléchir. Si la situation venait à se renouveler, je pourrais tout aussi bien être le premier à craquer.

je vous expose ma vie

ÊTRE AMOUREUX DE SA FEMME. POUR N'IMPORTE QUI, CELA EST ON NE PEUX PLUS NORMAL. MAIS POUR MOI, CELA NE FAISAIT PAS PARTIE DU PLAN.

Comment en suis-je arrivée là ? Assis dans ce bureau, à attendre des heures et des heures que mon service se termine pour rentrer dans une maison qui m'est désormais étrangère ?

Est-ce que tout ça est la cause de ma dernière mission ?

« Il n'a vraiment pas de chance. », avais murmuré Ella, l'infirmière qui ne m'avait que trop vu arpenter les couloirs de l'hôpital de Fort Belvoir, alors qu'elle me pensait endormi et dans l'incapacité de l'entendre. C'est vrai que nous avions tant traversé... nous... C'était toujours un mot qui me semblait bizarre... plus bizarre encore ses derniers temps, probablement. Parce que nous allions disparaître. Et cela redeviendrait l'histoire d'un je solitaire. Et c'était pour le mieux. « Les médecins ont sauvé vos jambes, capitaine, mais le rétablissement sera long. Vous devrez faire preuve de patience et bien suivre les recommandations et les traitements qui vous seront donnés. ». Le bilan de cette intervention Afghane avait été lourd, très lourd. Pris en embuscade dans le désert, nous n'avions rien pu faire, autrement que fuir en priant pour sauver un maximum de nos compagnons d'armes. Sur cinquante hommes partis mener à bien une rencontre avec un chef autochtone, trente-trois étaient rentrés vivants au camp. Quinze gravement blessés, dont moi, le chef de troupe.
Après trois semaines d'indécision, la sanction était tombée, implacable. Mes jambes étaient sauves, mais il n'était absolument pas certain que je puisse un jour retrouver leur usage à cent pourcent. Et ça, c'était sans parler du reste. J'avais été sévèrement touché à la tête, une partie de mon crâne s'était fissuré sous l'impact et si tout était réparé, les zones de cerveau en dessous avait été traumatisé. C'était le terme choisi par les blouses blanches pour ne pas dire que mes séquelles étaient probablement psychosomatiques. Mes mains tremblaient dès qu'il me fallait me concentrer sur des gestes, même simple. Viser avec une arme, porter les assiettes du placard à la table, écrire avec un stylo,...
On m'avait alors mis au brancard. Trois mois d'inactivités forcées, avec pour seule occupation ma rééducation lente et douloureuse. Puis on m'avait réaffecté à un poste administratif à la base. Épauler mes supérieurs, ranger les archives, organiser les rencontres civilo-militaires. Tous les postes étaient pris à la base, je n'étais qu'un bouche-trou utile quand il y avait un malade, une punaise à coincer dans un coin les autres jours. « Sérieusement ! Va-t-en. Inutile que les enfants subissent ça. Je vous suis inutile désormais. Fais ce que tu veux faire depuis le début. Pas la peine de rester si c'est par pitié pour le soldat blessé. », venais-je craché à ma femme.

Ce mariage comédie ne serait-il pas le vrai coupable ?

Après tout, elle n'aurait même pas dû être là. Elle qui ne m'aime pas. Elle qui ne rêve que de partir depuis que nous nous sommes dit oui. Elle qui ne rêve que de partir depuis qu'ELLE m'a dit oui, lorsque je lui ai proposé de m'épouser il y a quatre ans.
Il y a une chose, une infime petite chose, aux terribles conséquences, que l'armée ne se presse pas de dire aux femmes de militaire. « Vous aurez un mari patriote, une vie de femme patriote. Une belle maison, une couverture maladie à cent pourcent, une des meilleures écoles du pays, que votre enfant soit en maternelle ou au lycée... Vous vivrez dans la base, au sein d'une communauté unie et vous soutiendrez fièrement votre époux intervenant dans le monde pour le pays. » La publicité est belle, la seule vraie contrainte semble être l'absence quasi-permanente de votre moitié. Pourtant, il y a une chose, qui détruit tout. Si votre conjoint meurt, que ce soit au combat ou non, vous avez six mois. Six mois pour vous trouver un travail, une nouvelle maison, de nouvelles écoles,... une nouvelle couverture médicale. Six mois pour refaire votre vie et après ça, deux soldats viendront vous expulser si vous n'avez pas débarrassé les lieux.
C'était ce qui lui était arrivé et elle était dans la merde jusqu'au cou. Une femme veuve, sans emploi, qui venait d'apprendre qu'elle était à nouveau enceinte, squattant le canapé et la chambre d'une copine en luttant pour faire soigner sa fille, gravement malade. « Ma fille a besoin d'une opération et d'une rééducation de plusieurs mois. Il me faut, au bas mot, dix mille dollars pour pouvoir payer ses frais médicaux et c'est sans compter ce que je devrais trouver pour le suivi de ma grossesse et pour loger et nourrir mes enfants. Si tu les as dans ta poche, je prends, sinon, tu ne m'es d'aucune utilité », avait-elle explosé de rage un jour où j'étais venu voir comment elle allait. « Épouse-moi. », avais-je répondu sans réfléchir.
J'étais un soldat en pleine forme. J'avais une maison vide plusieurs mois par an et une prise en charge des frais médicaux familiaux inutilisées. J'avais un toit à lui proposer et des médecins disposés à soigner sa fille sans lui demander le moindre centimes. L'idée m'avait paru aussi bien qu'une autre, elle m'avait cru fou. Il m'avait fallu des semaines pour la convaincre. « Tu veux soigner ta fille ? Alors, mets ta fierté de côté et accepte ma proposition. Quel autre choix as-tu à l'heure actuelle ? »
C'est au pied du mur, enceinte jusqu'aux yeux et épuisé par ses galères qu'elle avait finalement accepté de se faire épauler. Nous avions convenu de ne pas mentir à sa fille et de lui faire comprendre l'importance de garder le secret et de prétendre que sa mère et moi étions tombés fou amoureux et nous avions joué à cette comédie, amenant progressivement notre amour aux yeux du personnel de la base et nous contentant de la signature des papiers, entourés par nos témoins surpris respectifs. Depuis quatre ans, nous vivions le parfait amour pour tout le monde. Nous avions tout affronté à deux. Sa fin de grossesse, la convalescence de sa fille, la naissance de son fils,... Deux parfaits comédiens, dans une histoire qui durait depuis quatre ans déjà. Quelques mois avant mon accident, sa fille avait été déclarée définitivement remise. Les derniers examens avaient été fait et les résultats étaient parfaits. Elle m'avait alors demandé à ce que nous divorcions. J'avais refusé. Je devais partir en mission pour quelques mois et un divorce mettrait mon professionnalisme et ma concentration en doute au regard de mes supérieurs. « Attends au moins mon retour. Je ne pars que trois semaines. Ça te laisse le temps de trouver un travail, une maison. Tu pourras partir tranquille, sans avoir à squatter à nouveau un canapé. » Elle avait accepté et j'étais parti.
Depuis mon retour, elle refusait de partir, alors que je la sommais de le faire. Elle disait que j'avais besoin d'elle et qu'elle me devait bien ça. Je détestais qu'elle me prenne ainsi en pitié, mais je refusais de la mettre dehors avec les enfants. Rentrer chez moi était devenu une épreuve. Parce-que je détestais avoir à jouer le rôle du mari bichonné par sa femme.

Tout ça serait-il quand même arrivé si je n'avais pas fait cette promesse ?

Je n'étais encore que first lieutenant et nous étions en Iraq avec mon unité. Unité dans laquelle se trouvait Liam, mon meilleur ami. Enfin, meilleur ami. Nous ne nous connaissions que depuis cinq ans, mais nous étions plus proches que je n'avais jamais été avec quiconque. Tout se passait bien, nous étions heureux de travailler ensemble et l'avenir s'annonçait merveilleux, jusqu'à ce que cette foutue bombe explose, le brûlant gravement et lui arrachant plus de peau que je ne croyais possible d'arracher sans causer la mort. La guerre est violente et sauvage. Elle n'a rien de glamour, rien de sexy. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi l'uniforme était « sexy », même si j'en ai souvent abusé. La guerre est sale et elle fait de nombreuses victimes, toujours injustes. Dans la longue liste, Liam ne fut qu'un nom de plus.
« Je suis désolé, lieutenant. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour le sauver, mais il a cessé de respirer dans la nuit. », m'avait-on dit un matin, alors que je la voyais elle, pleurer le plus discrètement possible dans la lutte entre sa dignité et son chagrin. « Veuille sur elles. », m'avait-il fait promettre dans un souffle, quelques heures plus tôt, me faisant me demander s'il avait senti venir la fin. « Quand elles auront besoin de quelqu'un, promets-moi d'être là. »
J'avais promis et je faisais tout depuis pour respecter ma promesse. Pour les protéger et les soutenir, malgré tout ce que cela m'avait apporté comme contraintes et embêtement. Persévérer dans cette promesse restait malgré tout si simple, si naturel. Elle donnait envie qu'on s'inquiète pour elle, qu'on la protège, qu'on l'aide au prix de tout ce que nous avions. Elle avait ce sourire si particulier, qui rendait chaque sacrifice logique et nécessaire. Tout donner pour la voir sourire. Tout donner pour la rendre heureuse... Sans m'en rendre compte, j'avais fini par ne plus rien désirer d'autres que de la rendre heureuse, les rendre tous heureux. Et j'avais découvert ce que signifiait : être amoureux, avoir une famille à charge et c'est probablement une grande partie de ce qui fait que ma vie d'aujourd'hui est un véritable champ de bataille...

Tout cela ne serait jamais arrivé si je ne m'étais pas engagé...

Rien n'est plus sûr que cette affirmation. Rien de tout cela ne serait arrivé si je n'avais pas grandi à Springfield, ville voisine de Fort Belvoir. Si je n'avais pas passé toute mon enfance à voir des soldats traverser les rues que je traversais moi-même, raconter leurs plus belles aventures de guerre et leurs actes les plus héroïques. Bien qu'issue d'une famille non militaire, j'ai grandi entouré de soldats, simples voisins ou amis de la famille. J'ai grandi avec ce rêve d'être un jour à mon tour un héros, un homme brave faisant ce qu'il faut pour son pays. Mes années lycée sportives - j'étais membre de l'équipe de football du lycée et courrait dans l'équipe d'athlétisme - n'avaient que pour but de me maintenir prêt au jour où je pourrais enfin pousser la porte du bureau de recrutement. Ce que je fis, la semaine suivant mon dix-huitième anniversaire. Depuis lors, je n'ai eu de cesse d'évoluer dans l'armée, devenant à chaque année un meilleur soldat, un meilleur patriote. Fier de ma profession, de mon engagement et de ma vie, je n'imagine pas une seule seconde ma vie ailleurs que dans les rangs de Fort Belvoir. Soldat de coeur et d'âme, mes longs mois loin des terres d'affrontement me sont toujours plus insupportables et mon sentiment d'inutilité se voit chaque jour un peu plus renforcé, me rendant plus irritable, plus insupportable et bien moins « mari et père modèle » que ses quatre dernières années m'ont imposés. Contraint de me voir pour la première fois dans toute ma décadence. Voilà où j'en suis aujourd'hui, capitaine au repos forcé pour cause d'inaptitude au combat, amoureux d'une femme l'ayant épousé dans le seul but de pouvoir faire soigner sa fille, restant aujourd'hui par pitié pour le soldat blessé et inutile. Quel tableau héroïque...