Les amis c’est comme les lunettes, ça donne l’air intelligent, mais ça se raye facilement et puis, ça fatigue. Heureusement, des fois on tombe sur des lunettes vraiment cool !

Allongée sur le lit, son regard était fixé sur le plafond blanc de la chambre, tandis qu'une main caressait délicatement son ventre. Elle se perdit dans ses pensées durant quelques minutes avant de revenir à elle lorsqu'elle entendit son prénom. « Mmh ? » ; « Ça va ? » Elle hocha la tête, un sourire aux lèvres, posant alors son regard sur son petit-ami. « Ça doit fait cinq minutes que je te parle. » ; « Désolée, j'étais dans mes pensées. Tu disais ? » Il se redressa lentement, tandis qu'elle fit de même, croisant les jambes et le regardant de son regard profond. Elle s'étonnait encore face à sa beauté étonnante et rare, à la fois fragile et puissante. C'était un Dieu. Son Dieu. Jordane n'arrivait pas à détacher son regard de lui, c'était impossible, même en public elle ne pouvait s'en empêcher. C'était comme ça, il l'attirait. Il était sa Terre et elle était sa Lune, tournant autour, avec toujours le même but. « Hier, tu as été à ton échographie, d'ailleurs, je m'en veux encore de ne pas être venu. Alors, dis-moi, s'il te plaît. » Elle se mit à rire, légèrement, avant de s'avancer vers lui pour poser ses lèvres sur les siennes. « Fallait venir avec moi, Jamie. » ; « Tu vas pas me faire ça ? Allez, quoi, sérieux, dis-moi. » Elle hocha négativement la tête, gardant un sourire enfantin au visage. Ce n'était que chez lui qu'ils pouvaient agir comme ça, car chez Jordane, il y avait Juliet, alors, ça devenait un peu plus compliqué, mais parfois, il arrivait qu'il se pointe en plein milieu de la nuit pour venir la voir. Tout comme Adam le faisait d'ailleurs avec Juliet. Alors, il se leva brusquement, tandis qu'elle le suivait du regard, un sourire amusé aux lèvres. Un sourire qui disparut rapidement lorsqu'elle vit qu'il commençait a s'habiller en tenue de soldat. « Tu fais quoi là ? » ; « Je me barre. T'as les clés, tu sais fermer une porte. » ; « T'es sérieux Jamie ? » Il partit alors dans le salon, tandis qu'elle se leva du lit pour le suivre à la trace. Il enfila ses chaussures et partit alors dans la cuisine. « Oui, je suis sérieux, Jordane. » Elle fit la moue. Quand il l'appelait par son prénom, c'est soit, qu'il était sérieux, soit vexé, soit énervé, soit qu'il avait quelque chose d'important à dire où qu'il cachait un truc. En tout cas, il y avait quelque chose. Elle leva les yeux au ciel et lui attrapa le bras. « Arrêtes. Pourquoi tu t'énerves comme ça ? » ; « Pourquoi ? Parce que, putain, ça y est, je viens pas, j'ai pas le droit de savoir ? Je suis le père, je te signale. »  Il se détacha de son emprise. « Jumeaux. » C'était sortit spontanément. C'était une handicapée des sentiments, s'excuser, c'était pas son truc et puis, elle savait pas quoi dire d'autre, elle voulait juste le taquiner. Il s'arrêta et se tourna vers elle. « Des jumeaux ? » Elle hocha la tête, tandis que son sourire à lui se fit plus grand. Alors, il déposa ses lèvres sur les siennes, l'embrassant d'une passion dévorante, avant de s'écarter pour reprendre son souffle quelques minutes après. « T'as déjà réfléchis à des prénoms ? » ; « On a encore cinq mois, voir six pour y réfléchir. Avant, va falloir trouver un moyen de tout expliquer et surtout.. comment on va faire ? Une maison, relation.. » Et voilà, le problème était de nouveau étalé sur la table.

Debout devant la porte, cela devait bien faire une quinzaine de minutes qu'elle se trouvait là, pesant le pour et le contre. Elle savait qu'elle avait envie de lui parler, mais lui parler de se grossesse et de Jeremiah ? C'était un sujet compliqué et qui avait tendance à révéler beaucoup trop de choses sur elle, ce qu'elle détestait énormément. Ce n'était pas une fille qui se confiant facilement, elle n'aimait pas parler d'elle, exprimer ses sentiments, elle était vraiment pas douée pour ça. Pourtant, elle se décida à toquer, prenant une grande inspiration. Quelques minutes après, la porte s'ouvrit sur Bryséis, sourire aux lèvres. Un sourire que lui rendit Jordane, avant de pénétrer dans la maison de la jeune femme. « Je suis désolée de débarquer à l'improviste, mais je me suis dis que ça me ferait pas de mal de venir te voir. J'ai pensé qu'on pourrait sortir. Allez en ville, parler autour d'un café. » Elle se retenait de cracher le morceau et ça se voyait à son visage, c'était comme si elle se retenait de respirer et c'était plutôt horrible. C'était presque un scoop et c'était tellement une nouvelle énorme qu'elle ne put la retenir bien longtemps. « Putain j'suis enceinte de jumeaux, Brice. Des jumeaux, merde ! » Elle l'a regarda affolée, avant de la suivre dehors alors qu'elle sortait de la maison tout en parlant. « Le père, lui, il était content, tu parles, c'est pas lui qui va devoir sortir ces deux vaches, putain. Puis, t'imagines le travail que ça va me demander ? Faut que je commence à chercher une nounou maintenant, puis qu'on trouve une maison sur la base, qu'on officialise notre relation, que je le dise à mes parents. Oh putain mes parents. » Elle était paniquée, parlant à une vitesse effroyable. Prenant une grande inspiration, Jordane se rendit compte que les jeunes femmes étaient déjà face à la devanture du Wonky bar. Comment étaient-elles arrivées si vite ? Aucune idée, c'était sûrement car elle avait trop parlé qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elles roulaient rapidement au bord de sa voiture. Alors, elle entra, suivit par son amie avant de s'installer à une table dans le fond, attendant que le serveur daigne venir prendre leur commande. « Je suis désolée de déballer tout ça comme ça, en plus, j'en deviens impolie. Tu vas bien, toi ? Et, bonjour en passant. » Elle fronça les sourcils après sa remarque. Lorsqu'elle était paniquée, elle oubliait toutes les règles du bon savoir-vivre, s'en était effrayant. Au bout de quelques minutes, un jeune homme se présenta à leur table, tandis que la psychologue le regardait de haut en bas, sentant des légers picotements dans le bas de son ventre, elle se mordit la lèvre et commanda un chocolat chaud avec une glace triple chocolat et des fraises à la chantilly. « Mes hormones sont en feux. Le pauvre, ce gamin doit avoir dix ans de moins que moi, j'ai honte. En plus, tout ce que je bouffe, même une vache ressemble à un mannequin qui surveille sa ligne à côté de moi. » Lorsqu'elle était hors de l'hôpital et vêtue comme une civile, la jeune femme devenait quelqu'un d'autre et parfois, ça avait tendance à déstabiliser les gens, ou de les énerver. Elle souffla un grand coup, les mains croisées sur la table, observant Bryséis, qui lui rappela alors qu'elle n'était plus si jeune, enfin de compte.

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